when the curtains close. (bobbi)

Il est obligé de pousser tout le monde pour atteindre son siège qui se trouve comme par hasard en plein milieu d'une rangée, il reçoit des regards désagréables de la plupart des gens. Ce n'est pas de sa faute s'il est en retard pourtant, il était parfaitement à l'heure dans la queue quand un des membres du groupe l'avait appelé pour une "urgence". Seth avait eu envie de le tuer lorsqu'il avait découvert qu'il s'inquiétait de savoir si changer de coupe de cheveux était une bonne idée pour son image, il avait manqué la crise cardiaque quand il avait évoqué le crane rasé ou de se faire une crête. La conversation avait duré plus longtemps que prévu et il s'était retrouvé en retard pour la représentation de théâtre de sa meilleure amie. Enfin arrivé à son siège, il se laisse tomber sur son siège et constate que le rideau est sur le point de se lever. Il s'empresse de mettre son téléphone sur silencieux, il n'avait pas envie de se faire insulter par tous les autres spectateurs ainsi que les acteurs. Bobbi avait déjà assez de pression comme ça, sans incident pendant la représentation. Encore une fois, il se demande s'il va réussir à tenir éveiller pendant toute la représentation, surtout qu'il connaissait déjà toute l'histoire à force d'aider Bobbi à répéter. Il connaissait presque par cœur la totalité de ses scènes, mais il allait quand même faire un effort. Le théâtre ce n'était vraiment pas son truc, il préférait le cinéma de loin, au moins même si le film était mauvais, il pouvait toujours se rabattre sur la musique. Les scènes s'enchaïnent et il sent son intérêt faiblir, tout ce qui l'intéresse vraiment à chaque fois c'est la présence de Bobbi, il n'a d'yeux que pour elle lorsqu'elle est sur scène. Par contre dès qu'elle n'est pas sur les flanches, son intérêt est au plus bas et c'est comme ça qu'il finit par s'endormir après les trois quarts de la pièce. C'est le son des applaudissements qui le réveille soudainement et il se met à applaudir également histoire de faire comme tout le monde. Les gens continuent à applaudir comme des fous pendant trop longtemps à son gout et il lâche l'affaire pour vérifier son téléphone portable et constate qu'il a plusieurs appels en absence et des textos. Le boulot de manager était vraiment prenant, 24h sur 24, il avait cru que cela se calmerait après la tournée, mais il s'était trompé. Les gens commencent à quitter leur siège et Seth suit le mouvement, sauf qu'il ne se dirige pas chez lui, mais prend la direction des coulisses pour rejoindre Bobbi. On le laisse accéder aux coulisses sans problème, tout le monde le connait à force. Sans qu'il ne demande quoi que ce soit, une personne de la troupe lui fourre une coupe de champagne dans les mains et il la remercie en riant, lâchant deux trois compliments sur la pièce au passage. Plusieurs personnes lui adressent la parole avant qu'il ne réussisse à atteindre la petite loge de Bobbi où il rentre sans même prendre la peine de frapper, comme il le fait chez elle. Il ne sourcille même pas quand il la voit en sous-vêtements en train de se débarrasser de son costume, ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'il la voyait dans cette tenue de toute façon. « C'était fantastique, les costumes tout, franchement c'était top ! ». Tant qu'elle ne commençait pas à l'interroger sur la fin de la pièce, il était tranquille, puis ce n'était pas la première fois qu'il s'endormait non plus. Ce n'était pas à son âge qu'il allait soudainement changer et développer une passion pour le théâtre. « Les gens disaient tout pleins de compliments sur toi, que la blonde était fabuleuse, je crois même que j'ai entendu un vieux utilisé les mots captivante et sublime, mais je suis pas convaincu qu'il parlait de ton jeu. ». Seth se laisse tomber sur la chaise vide comme s'il était chez lui et sirote tranquillement sa flute de champagne déjà bien entamée. Après avoir pris une bonne gorgée il la tend vers Bobbi avec un air sourire moqueur. « T'en veux ? T'as l'air un peu stressé là. ». Il se retient de la taquiner davantage en lui demandant s'il y avait des personnes importantes dans la salle.

Ils applaudissent encore, même après que le rideau soit retombé devant les comédiens. C'est le moment que préfère Bobbi. Ce court et minuscule instant où les spectateurs applaudissent à l'unisson. Pour eux, pour la troupe. C'est leur façon de témoigner qu'ils ont su apprécier ce qu'ils ont vu. Peut-être que ce n'est pas le cas pour beaucoup d'entre-eux, mais Bobbi aime penser que, oui, ils ont réellement aimé la pièce. Elle échange l'éventail qu'elle tient dans sa main contre une bouteille d'eau glacée. La pièce terminée, elle prend du temps pour féliciter le reste de la troupe, pour échanger quelques commentaires sur cette première et puis, aussi, pour décompresser. On lui fait remarquer que Seth est arrivé en retard, mais elle n'est plus franchement étonnée de l'apprendre. Ça fait longtemps qu'il n'est plus à l'heure à ses représentations, mais elle se rassure en constatant qu'il vient malgré tout. Malgré son job, malgré ses bébés chanteurs qui le réclament sans cesse, malgré tout, ouais. Il continue de venir alors qu'ils savent tous les deux que ça l'emmerde. Elle est déjà en train de dévisser le bouchon de sa bouteille lorsqu'elle dévale les escaliers qui mènent à sa loge. Un peu impatiente de retirer ce costume étouffant, qui ne fait que la gratter au niveau des bras. Il faudrait que la costumière pense à revoir la taille des manches. En ouvrant si vite la porte, elle renverse un peu d'eau dans le couloir mais ne s'en formalise pas, espérant simplement que personne ne glisse dedans. Pendant plusieurs minutes, elle se bat avec la fermeture de son costume et s'agite pour réussir à l'atteindre avec difficulté. Elle est en sueur et elle n'a qu'une hâte c'est de rentrer chez elle pour prendre une bonne douche. On lui avait proposé de sortir dans un bar pour fêter la première de la pièce mais elle était soulagée d'y échapper. Grâce à Seth. Il rentre dans la loge sans frapper, comme ça, tranquillement, comme si c'était chez lui. Ou comme si c'était chez Bobbi. Elle n'est pas surprise de le voir venir si librement ici, ni même gênée qu'il puisse la voir en sous-vêtements. Peut-être la force de l'habitude, probablement. Parce que Bobbi a toujours eu l'impression que c'était normal, tout simplement. « C'était fantastique, les costumes tout, franchement c'était top ! » Il n'a jamais su mentir et Bobbi se demande s'il le sait, s'il a déjà remarqué à quel point il est nul pour ça. Mais elle lui sourit tandis que son costume se retrouve lancé dans un coin de la loge. Elle trouverait un moment plus tard pour le ranger. Ou la styliste sera passée avant le récupérer. « Les gens disaient tout pleins de compliments sur toi, que la blonde était fabuleuse, je crois même que j'ai entendu un vieux utilisé les mots captivante et sublime, mais je suis pas convaincu qu'il parlait de ton jeu. » Par réflexe, son regard se tourne vers le miroir pour y apercevoir son reflet. Pas de nature très vantarde, elle fait la moue en haussant les épaules. C'est toujours flatteur de savoir qu'elle plait, mais Bobbi préfère de loin qu'on complimente son jeu d'actrice quand on vient voir ses pièces. Dans son dos, elle entend sa petite chaise grincer et elle devine facilement Seth, avachit dessus, qui attend que le temps passe. « T'en veux ? T'as l'air un peu stressé là. » Du coin de l'œil, elle remarque enfin la coupe de champagne qu'il tient entre ses mains. Elle trouve ça toujours ridicule, préférant de loin les alcools plus forts. Mais ça lui donne l'impression d'être quelqu'un d'important. Un jour, le champagne l'attendra directement dans sa loge, elle le sait. Elle le remercie, tout en prenant place sur la table où repose ses différents produits de beauté. Sans vraiment se soucier d'être toujours en petite tenue, elle se saisit de la coupe de champagne qu'elle vide d'une seule gorgée. « J'aime pas les premières représentations. Trop de pression. Toi, tu m'as trouvé comment ? Me dis pas captivante, je te croirais pas. » Il a parlé que de la pièce après tout. Elle essaie de calmer sa respiration alors qu'elle joue avec le verre sans se soucier qu'une dernière goutte tombe sur ses jambes nues. Elle ne l'avait jamais entendu utiliser ce genre de terme pour la décrire et ça ne commencerait probablement pas ce soir. « T'en as pensé quoi du final ? Le metteur en scène a voulu improviser et la changer au dernier moment. Il trouvait que ça serait plus authentique si mon personnage mourrait. J'ai pas trop surjoué ? » Son personnage n'est pas mort mais ce n'est qu'un test. Elle est encore tellement stressée que son mensonge ne se remarque même pas. Surtout qu'elle a envie de voir si, pour une fois, Seth ne s'est pas endormi. Elle se penche pour attraper son déodorant qui se trouve à l'autre bout de la petite table et finit par descendre pour s'emparer de ses vêtements. Elle est presque trop fière en enfilant un t-shirt à l'effigie du boy's band que gère son meilleur ami pour se pavaner devant lui. « Classe hein ? J'espère que tes bébés ont survécu une soirée sans toi. Je m'en voudrais trop s'il leur arrivait malheur parce que j'ai kidnappé leur Seth. »