sanity for dinner (HOT) — sil

T’as l’impression que la bulle a éclaté. Sans trop savoir l’expliquer. La réalité est venue te frapper de plein fouet et tu t’es un peu renfermé. T’as la tête ailleurs tandis que la voiture vous ballade à travers la ville. T’observes vaguement les rues. Ce soir, t’y dormira pas. Les doigts d’Eli passant parfois sur ta cuisse apaisent doucement tes pensées qui s’agitent. Tu fermes un instant les yeux, passant la main sur ton visage. Il faut que t’arrêtes de penser à tout ça. Que tu te concentres sur le moment présent. Sur sa présence à lui. Sur le sourire qu’il arrive encore à ancrer sur ton visage. Sur les souvenirs d’un toi moins sali par la vie. Tu le regardes un instant, souriant faiblement. Il doit avoir un pouvoir magique. Pour te dompter comme ça. Pour garder tout si simple.

La voiture finit par s’arrêter et tu sors en même temps que lui, te contentant de le suivre. Vous n’avez pas quitté le quartier chic de Londres. Tu aurais pensé qu’il serait aller ailleurs. Soho peut-être. Mais finalement, même si tu n’aimes pas tellement l’avouer, Eli fait quand même parti de ce monde que tu m’éprises tant. Il est juste différent. Ton coeur se serre un peu quand tu entres dans le hall de l’immeuble. Si chic. Tu te sens pas tellement à ta place ici. Malgré ton costume hors de prix. Tu restes le gamin des rues derrière cette apparence maladroite. Vous entrez dans l’ascenseur. Tu observes un temps ton reflet dans le miroir. T’aimes pas tellement ce costume. C’est pas toi. Toi, tu portes des tee-shirts un peu pourris. Des jeans souvent troués. Puis ta vieille veste en cuir qui te suit un peu partout. T’aurais mieux fait de te changer dans la voiture.

Tes pensées sont chassées par ses mains qui passent sur tes hanches pour t’attirer à lui. Et t’esquisses un léger sourire. Son visage semble plus apaiser. Comme si le fait d’arriver dans cet espace connu libérait la pression imposée par sa famille. Ses lèvres viennent gagner les tiennes pour t’entrainer dans un baiser langoureux. Tu te blotti un peu plus contre lui, laissant la bulle se reformer lentement. Et les pensées se dissolvent pour ne laisser que la chaleur de sa langue dansant avec la tienne. Mais l’arrêt de l’ascenseur met fin au baiser. Et te voila, devant sa porte. « t’es jamais venu ici .. j’ai emménagé peu de temps après notre… rupture » Tu esquisses un sourire à ses guillemets. C’était pas tellement une rupture. Vous n’étiez pas ensemble après tout. C’était juste une séparation. Forcée par la vie. Par vos deux chemins si différents.
Tu entres dans l’appartement en le suivant, observant autour de toi. Tu souris en voyant les fringues trainer au sol et la boite de pizza trainer sur la petite table. Ca lui ressemble. Son chez lui. Un peu bordélique, mais sacrément accueillant. Tu vas t’assoir sur son canapé, le regardant. « C’est super. J’adore. »

Il vient rapidement s’assoir près de toi après avoir ramené deux bières. Tu souris, l’ouvrant rapidement pour la porter à tes lèvres. Tu sais pas tellement quoi dire. Ni quoi faire. C’est pas vraiment ton univers après tout. « Désolé pour ta famille … » Tu sais pas trop pourquoi t’es désolé exactement. Son connard de père. Ne pas avoir été à la hauteur de ce qu’Eli attendait. Tu sais pas. C’est sortit comme ça.

Ton appartement vient à lui seul de confirmer tous les clichés possibles sur le célibat. C’est lamentable comme le reste de ta vie.  Tu te précipites plus ou moins pour ramasser le peu de dignité qu’il te reste et tu ranges les quelques vêtements jonchant le sol. «C’est super. J’adore. » ça te fait marrer. Tu sais qu’il est sincère parce qu’il est nature Sil et ça te fait du bien d’être avec ce genre d’individu.  T’as ramassé les fringues mais t’as laissé le reste. Peu importe.

Tu rejoins Sil sur le canapé avec deux bières. Tu trinques avec lui et tu bois. Tu veux quand même arranger ton appartement pour lui offrir quelque chose de correct. Lorsqu’il s’excuse pour ce soir, tu tournes la tête en haussant un sourcil. Tu ne comprends pas vraiment ce qu’il veut dire. Il n’est responsable de rien selon toi. tu ne veux surtout pas qu’il se sente responsable pour toi. Tu te relèves pour débarrasser la table basse. « Laisse tomber.. mon père a du dire que j’étais toujours en crise d’adolescence.. c’est des cons. »

Une fois la table débarrassée, tu te mets à l’aise devant lui. Tu ôtes ton costume et une fois en boxer, tu sors de quoi grignoter. Tu poses à l’arrache sur la table. L’orage qui éclate te fait sursauter. Tes démons ne sont jamais bien loin. Tu fermes les yeux une seconde et tu t’éloignes pour enfiler un jogging abimé. Tu reviens vers lui et tu lui prends la main pour le mettre debout. Tu le déshabilles, lentement, morceau par morceau, très délicatement. Tu te mords la lèvre et tu lui rends ses vêtements. « je te préfère quand t’es toi.. » Tu lui fais un petit sourire et tu l’embrasses du bout des lèvres. Tu te retournes vers ce que tu as sorti. Tu ouvres le paquet de chips et le paquet de gâteau. Tu reprends ta bière et tu bois.

Tu veux profiter de la nuit avec lui. Tu sors un paquet de cigarette et ton briquet. Tu t’allumes la première de la soirée. Tu savoures l’instant dans lequel la fumée emplie tes poumons. Tu le regardes une seconde. T’as envie de profiter, tu veux ignorer complétement le début de soirée désastreuse. Tu te vois déjà dans tes draps avec lui.

Tu portes la bière à tes lèvres lorsqu’il la pose devant toi. Ca te fait doucement sourire. T’es tellement mieux ici que dans sa grande maison. C’est toujours pas ton univers, mais ça s’y rapproche plus. « Laisse tomber.. mon père a du dire que j’étais toujours en crise d’adolescence.. c’est des cons. » Tu le regardes se relever et débarrasser sa table. Tu voudrais bien lui dire que tu t’en fou toi. Que c’est très bien comme ça. C’est déjà tellement mieux que tout ce dont tu as droit. Mais tu sens qu’il faut pas. Qu’il le fera de toute façon. Alors tu le laisses faire. Tu souris juste à sa phrase « Crise d’adolescence à vingt et un ans… Normal » Il part un instant dans la cuisine et toi tu regardes autour de toi.

Dehors, l’orage commence à gronder. Ca te fait un peu sourire. T’aimes bien ça, l’orage. Quand t’es pas dessous. Ca te rappelle ces moments à l’orphelinat avec les autres enfants. Lorsque vous fabriquiez des cabanes sous les draps pour vous rassurer. Alors maintenant, t’as plus tellement peur. T’aimes bien même. T’aimes bien quand le ciel se met en colère. Peut-être que lui aussi il a compris qu’il y avait quelque chose qui tournait pas rond dans ce monde. Et il fait comme toi. Il grogne. Il gronde. Il s’énerve.

Tu hausses un petit sourcil lorsqu’Eli attrape doucement ta main pour te lever. Et tu te laisses faire, posant ta bière au passage. Tu l’regardes. Lui et ses petites taches de rousseur. Doucement, il vient faire glisser ta veste, ponctuant son geste par de jolis mots « je te préfère quand t’es toi.. » Et ils te font sourire ses mots. Alors tu le laisses faire. Entièrement. Tu l’aides pas tellement. Ou juste un peu. Toi, tu le regardes faire. Et tu frissonnes légèrement lorsqu’il effleure ta peau. Elle est bien cette bulle. Pleine de chaleur. Et malgré l’orage dehors, t’es là, pratiquement nu et réchauffé. Vous vous rasseyez tous les deux et t’attrapes des chips pour les fourrer dans sa bouche. Tu l’regardes fumer.

Vous passez un moment comme ça. Juste tous les deux. A parler un peu. Et puis à rire aussi. C’est simple. C’est doux. Comme souvent. Puis doucement, vous vous rapprochez. Tes lèvres viennent déposer un baiser sur son épaule. Puis un autre dans son cou. Et l’atmosphère change. Evolue. T’as encore envie de lui. Et tu souffles doucement contre son oreille « J'ai l'impression d'avoir encore quinze ans ... »

Tes doigts effleurent sa peau tandis que tu l’effeuilles très lentement. Ta langue glisse entre tes lèvres, traduisant l’érotisme de la situation. Tu esquisses un fin sourire, tu sens qu’il t’observe, peu mécontent du traitement que tu opères.  Tu sens que la bulle de tout à l’heure se reforme autour de vous deux et alors que l’orage éclatait violemment, il semblait soudainement très lointain.

Tu ne rompt pas complètement le lien entre vous deux lorsque tu t’assois à ses côtés pour fumer ta cigarette. Il remet ses vêtements et tu l’observes toujours. T’as l’air un peu con, complètement envouté par ce qu’il fait. Pendant de longues minutes, tu le regardes de la même façon, tu ris, tu parles, et ton regard est pétillant. C’est presque rare de te voir comme ça. Ce naturel fait du bien. Il te fait oublier ton dépérissement.

Ses lèvres viennent rompre la discussion en se posant sur ton épaule. Ta main glisse dans l’intérieur de sa cuisse. Peut être n’aurait il pas dû se rhabiller. T’as envie de lui, encore, d’une autre façon. T’as envie de le posséder à ton tour. Ses lèvres viennent ensuite se poser dans ton cou, un frisson te parcoure l’échine. Il vient souffler à ton oreille, cela rend la situation sensuelle et romantique, plus qu’elle ne l’était déjà. «J'ai l'impression d'avoir encore quinze ans ... » Comme un flash, cette remarque te fait retourner trois ans au paravent. Ce soir, c’était votre quotidien à tous les deux pendant quelques mois. Vous jouiez plus ou moins la comédie face à vos familles respectives afin de les faire sortir de leurs gongs puis vous vous abandonniez l’un à l’autre pendant des heures. Tu te souviens parfaitement de votre première fois, de sa première fois. En fait, Sil, tu le possèdes. Tu possèdes sa virginité, tu connais son corps mieux que n’importe qui et tu as été son maitre d’apprentissage. Tu l’imagines avec d’autres partenaires, tu n’es pas jaloux, tu as toi aussi d’autres partenaires. Sauf que les pratiques de Sil, ce sont beaucoup de tes pratiques, de ce que tu lui as appris.

Tu réponds à sa remarque par un petit rire et un grand sourire. Tu as exactement les mêmes impressions que lui ce soir. Tu sens son visage dans ton cou, tu glisses tes doigts dans ses cheveux blonds que tu serres. Une mèche longue vient s’enrouler autour de ton majeur. Tu tires légèrement dessus afin d’éloigner son visage et pouvoir plonger ton regard dans le sien. Tu viens mordiller sa lèvre et tu soupires de frustration. « prends pas ça mal mais.. t’as pas changé.. » Tu lui tires la langue, enfantin et tu te lèves en brisant l’étreinte. T’as envie d’une deuxième fois, t’en crève d’envie. Sauf que tu veux jouer avant, tu veux le faire languir. Tel un maitre, tu veux lui enseigner une nouvelle leçon, le désir et la patience.

Ta bouche glisse dans son cou. Tu la lèches malicieusement, goutant de nouveau à la saveur de sa peau. Tu souris légèrement, jouant avec tes dents sur son épiderme fragile. Et lui, il glisse sa main dans tes cheveux avant de les serrer un peu. La chaleur monte doucement, réchauffant ton bas ventre. Il tire faiblement sur tes cheveux pour pouvoir te regarder et tu lui souris malicieusement. Et ton sourire s’étire un peu plus lorsqu’il vient mordre ta lèvre. Sa voix s’élève tandis que ses yeux sont plongés dans les tiens. « prends pas ça mal mais.. t’as pas changé.. » Tu prends pas ça mal. Pas du tout. T’es même heureux qu’il te voit encore comme celui que tu étais. Parce qu’au fond, tu l’sais bien que t’as changé. Et pas vraiment en bien. Plus bagarreur. Plus chiant. Plus sombre. C’est vrai que t’as jamais été un de ces gamins naïfs. T’as plus ou moins toujours su que la vie était pas tendre. T’as toujours su qu’il fallait se battre. Il suffisait de regarder autour de toi. Pourtant, y’avait encore cette jolie âme d’enfant. Celle qui reste un peu pure malgré tout. Celle qui continue d’espérer envers et contre tout. Mais depuis quelques mois. Depuis ta sortie de l’orphelinat. La vie t’arrache ces petites traces d’enfance qui demeuraient. Et tu t’enfonces jour après jour dans ta réalité. Tu pensais pas que ça serait si dur. T’aurais pu le prévoir en voyant les autres. Ceux qui étaient déjà dehors. Mais t’as préféré fermer les yeux. Te dire que ça serait mieux.

Tu sais pas bien ce qui est différent avec lui. Pourquoi t’as l’impression de retrouver un peu de ces morceaux plus jolis. Moins salis par la vie. Tu sais pas pourquoi tu baisses tes défenses face à lui. Ca a l’air si facile. T’as l’impression de le connaitre depuis toujours alors que vous n’avez finalement passé que quelques mois ensemble. Mais il rit et te tire la langue, et toi, tu retrouves un peu l’espoir qui disparaissait. Elijah, il arrive à te mettre bien. Tu sais pas comment. Mais ça vaut de l’or.

Il se détache de ton corps alors que tu commençais à bander. Tu lâches un grognement. T’étais bien comme ça. T’avais envie de lui. De son corps. Alors tu te lèves toi aussi. « Ah ouais …? T’es comme ça toi … » Tu plantes ton regard dans le sien, prêt à l’exciter jusqu’à le faire crever. Lentement. Sensuellement. Tu passes ta main sous ton teeshirt, le remontant un peu pour laisser découvrir ton torse. Puis tu la redescends sans cesser de le regarder. Très doucement. Tu détaches ton bouton de jean, commençant à bouger sensuellement sur une musique imaginaire. T’aimes bien ça. Essayer de le provoquer comme ça. Tu veux gagner. Tu veux qu’il cède. Et peu à peu, tu dévoiles ton corps en retirant un à un tes vêtements. Tu joues avec lui.

Tu l’as laissé pantelant. Tu le sais. Tas bien senti son sexe commençant à être à l’étroit. Ça te fait sourire, en fait, ça t’amuse carrément. Avec lui tu peux parfaitement te permettre cette attitude. Tu peux te le permettre avec lui, contrairement aux autres. Tu peux de toutes façons être avec lui comme tu ne l’es avec personne d’autre. Tu te tournes une seconde vers lui pour voir sa réaction. « Ah ouais …? T’es comme ça toi … » T’as un sourire immense, de ceux qui viennent chatouiller les oreilles. Tu ris alors qu’il se lève et qu’il te regarde dans les yeux. Tu le défis à ton tour du regard puis tes yeux viennent suivre le mouvement sensuel et lent de sa main sous son t-shirt. Il vient carrément son torse afin de te le faire voir. Tu te mords la lèvre. T’es faible comme homme. Il redescend sa main et son t-shirt par la même occasion. Tu trouves que c’était trop court. Tu réalises qu’il va jouer avec toi maintenant que tu as osé le couper dans son élan.

Il détache le bouton de son jean et tu lèves les yeux au ciel pour lui montrer à quel point son attitude ne t’atteint pas. Il se dandine légèrement sur un rythme qu’il a dans la tête. Tu ris et tu attrapes la télécommande de la chaine hifi pour mettre en route les titres enregistrés sur la clef USB. Tu lui permet ainsi de caler ses mouvements sur de la vraie musique. Tu veux rentrer dans son jeu. Tu éteins les lumières pour ne laisser qu’un faisceau plutôt faible dans un coin de la pièce. L’orage gronde toujours dehors et les éclairs viennent illuminer la pièce. Ton appartement ressemble à une boite de nuit. Tu t’approches de Sil et tu lui voles un baiser avant de monter sur la table basse pour te donner un peu de hauteur.

Tu danses de la même façon que lui. Tes mains se baladent sur ton corps et tu te déshabilles. Pièce par pièce. Tu exagères tes gestes, tu essayes de le tourner à la dérision. Sauf que tu n’y parviens pas. Sil est concentré dans sa mission et toi tu plonges dedans facilement. Il te plait trop. Il est beau et extrêmement sexy. Tu descends de la table et tu te reconcentres sur lui. Tu acceptes de plonger à nouveau ton regard dans le sien et tes mains viennent se glisser entre son jean et son sous-vêtement pour palper ses fesses. Tu glisses tes lèvres dans son cou et tu viens marquer sa peau d’un petit suçon. Le marquer te fait plaisir, t’as un peu la sensation de le posséder à ta façon, même si c’est éphémère.

Tu lui retires son haut presque en lui arrachant. Tu le pousses en appuyant sur ses hanches. Cela t’amuse. tu le pousses vers ta chambre qui est séparé de la pièce principale par un galandage. Tu ouvres et tu continues de pousser Sil jusqu’à ce qu’il tombe sur ton lit. Tu as toujours ce même sourire angélique gravé sur ton visage. Ça te fait du bien. Tu te sens rarement aussi vivant. Tu le regardes dans les yeux, tu vas chercher la profondeur du bleu de ses yeux. Tu lui grimpes dessus à califourchon et tu l’embrasses langoureusement.

Tu souris en sentant son regard sur ton corps. Il a voulu jouer. Alors tu joues. Tu te déhanches sensuellement face à lui dans l’espoir de le voir te désirer. Et tu lâches un petit rire lorsqu’il lève au ciel avant de lancer la musique. Tes yeux se ferment un instant et tu laisses la musique t’envahir entièrement. Putain. T’es bien ici. Ca fait tellement de bien. De pouvoir t’ouvrir un peu sans avoir peur de te prendre un mur. Tu rouvres les yeux en sentant les lèvres du roux sur les tiennes. La pièce s’est assombrit, et désormais, seul une lumière vient éclairer faiblement la pièce, la plongeant dans une ambiance un peu spéciale. Tu souris en le regardant monter sur la petite table et commencer à se déshabiller. Ton regard ne quitte pas son corps qui se dénude peu à peu au rythme de la musique. Et ton membre s’éveille à un peu à chaque mouvement, chaque sourire. Rapidement, il vient te rejoindre, ne faisant qu’accentuer ton désir. Ton corps se cambre contre le sien lorsqu’il glisse ses mains sur tes fesses. Un petit soupire de plaisir et désir s’échappe de tes lèvres.

Vous jouez un temps comme ça. Bougeant sur le tempo de la musique en vous chauffant mutuellement. Ton bassin se frotte régulièrement contre le sien, augmentant progressivement le désir qui vient te cramer le bas ventre. Puis finalement, il te pousse vers la chambre. Tu souris l’embrassant langoureusement en te laissant faire. Rapidement, tu finis par tomber sur le lit. Ton membre est si bandé que tu commences à avoir du mal à supporter la présence de ton boxer. T’as envie de lui. Tes mains glisses sur sa peau pour attraper ses hanches et tu dévores ses lèvres avec un désir profond. Vos langues se mêlent dans une volupté presque indécente. Puis, finalement, tu te décides à soulever tes fesses pour retirer le reste de tes fringues avec son aide avant d’aller de nouveau capturer ses lèvres. Les doigts remontent dans son dos et tu le griffes légèrement, comme par provocation. Ta respiration commence à se faire court, alors tu te redresses un peu pour virer le dernier vêtement qui lui restait avant de se retourner sur le ventre, cambrant ton corps pour t’offrir à lui. Tu crèves d’envie de le sentir. Comme avant. Comme la première fois. Et tu souffles faiblement, d’une voix déformée par le désir « mhh… prend moi… ».

Tu sens que vous avez réussis à recréer votre bulle. Tu as l’impression que rien ne peut t’atteindre et ça te fait un bien fou ce sentiment d’immunité. Le naturel de la situation renforce ton comportement spontané. Tu viens contre lui parce que c’est ta place. Tu veux rester important à ses yeux. Tu veux préserver cette forme de lien que tu as avec lui. Tu le regardes avec tendresse et avec fougue. T’as terriblement envie de lui, de le posséder comme il a pu le faire avec toi. T’as envie de reproduire à nouveau ce que vous aviez vécu quelques années au paravent lorsque tu lui avais ôté sa virginité.

Un sourire angélique orne ton visage. Tes mains reprennent leur chemin sur son corps. Tu te surprends à le connaître par cœur. C’est vrai, tu n’as plus besoin de te plonger dans tes souvenirs. Tu sais ce qu’il veut. Alors tu caresses son corps du bout des doigts pour lui procurer un maximum de plaisir. Tu joues avec sa langue, ses lèvres roses, tu lui retires ses vêtements un à un et tu l’emmènes dans ta chambre lorsqu’il ne lui reste plus que le boxer. Ton corps te hurle qu’il ne faudra pas que les préliminaires durent trop longtemps, il veut sa dose. Tu te mords la lèvre et tu le pousses sur le matelas. Tu t’empresses de venir contre lui. Ton bassin contre le sien, ton sexe se heurte au sien et tu frissonnes. Tu l’aides à retirer son dernier vêtement et tu te lèches les lèvres, affamé à la vue de son corps. T’as envie de lui et tu vas pas tenir longtemps, t’en es certain.

Il griffe ta peau et tu couines. Tu serres tes doigts sur ses hanches en guise de réponse. Tu te retrouves nu contre lui, au milieu de ton lit. Tu as l’impression que la situation est la même qu’il y a quelques années. Sauf qu’au lieu de vous trouver dans la maison familial, vous êtes chez toi, et Sil peut hurler au combien il aime ce que tu vas lui faire sans risquer que quelqu’un vienne les interrompre. Le blondinet se tourne à plat ventre et tu l’entends te prier de le satisfaire. Tu esquisses un large sourire et tes lèvres viennent se poser en haut de ses fesses. Tu descend lentement dans le sillage afin de lui offrir une caresse buccale. Ta langue montre ses talents tandis que tes mains continuent d’effleurer le reste de son corps. Tu sais que tu n’as pas besoin d’être trop long avec ta langue, l’excitation se charge du reste. Tu remontes jusqu’à sa tête, tes dents viennent à nouveau marquer son cou et mordiller son oreille. Ton sexe connaît presque le chemin et il effleure de lui même le postérieur de ton amant. Tu attrapes un préservatif dans le pot sur la table de chevet, tu ne tardes pas à l’ouvrir et à enfiler le latex.

T’es prêt. Tu peux enfin lui offrir ce que vous attendez tous les deux autant. Tes mains viennent guider la pénétration. Un soupire de soulagement est audible. Tu démarres enfin une nouvelle danse, semblable à celle d’il y a trois ans.

Tu fermes un instant les yeux, souriant en sentant sa présence dans ton dos. Ses doigts viennent parcourir ton corps frissonnant. Puis sa bouche vient rejoindre ses doigts, t’arrachant un soupire de désir. Et tu te cambres un peu plus. Comme pour le provoquer. Lui donner encore plus envie. Une trainée de feu se dessine sur la courbe de la descente de sa langue. Tu te mords la lèvre un instant lorsqu’il s’égare au creux de tes reins. Des longs soupires caractéristiques du plaisir se font entendre, encourageant ton amant à continuer. Tes doigts se serrent sur les draps de ton amant. T’as l’impression de cramer. Sa langue. Ses doigts. Tout te rend complètement dingue.

Puis finalement, tu le sens remonter. Ses dents viennent s’enfoncer dans la peau tendre de ton cou pour le marquer, t’arrachant un petit grognement, entre plaisir et contentement. Tu sens son corps contre le tient. La chaleur de son torse qui réchauffe un peu plus ton dos déjà brulant. Son membre venir effleurer tes fesses avant de franchement d’y frotter. Et ton corps l’appelle sans même dire un mot.

Tu le sens se reculer un peu. Alors tu le regardes, souriant en le voyant attraper une capote puis l’enfiler. Ton regard croise un instant le sien, et tu te mords malicieusement la lèvre. Puis tu le sens. Là. Contre ton intimité. Tu le sens s’insinuer en toi. Ni trop vite, ni trop lentement. Juste assez pour t’arracher un léger gémissement de contentement. Les mouvements ne se font pas tarder, effaçant immédiatement la très légère douleur qui persiste encore à chaque fois. Ton corps accompagne les mouvements de ton amant. T’aimes pas rester sans rien faire. Toi, tu veux lui procurer du plaisir. Beaucoup de plaisir. Et celui ci monte en flèche.

Après un temps, tu te redresses à genoux pour passer la main sur sa nuque et te retourner légèrement afin de l’embrasser langoureusement. Tu te t’attardes pas, les mouvements sont plus compliqués dans cette position là. Mais t’avais envie de ses lèvres. Comme pour prouver d’une certaine façon que ce que n’est pas juste un coup de baise comme les autres. Le plaisir se fait de plus en plus présent à chaque coup de reins, t’arrachant de franches gémissements lorsqu’il s’enfonce profondément.

D’une lenteur infinie, tu pousses à l’intérieur de ses chairs dans un râle de satisfaction. Tes doigts effleurent ses hanches, remontent dans le bas de son dos pour caresser ses courbes. Redressé fièrement derrière lui tu débutes de petit mouvements exquis afin de savourer la tendresse du rapport. Tu ne veux aucune précipitation, pas avec Sil. Tu laisses ça à tes autres amants. Sil mérite un traitement particulier. Son corps vient heurter le tien, il t’accompagne et tu prends beaucoup de plaisir déjà. Tu accélères progressivement afin de faire varier l’ivresse. Sil se redresse et tes mains viennent s’approprier le devant de son corps. L’une vient se caler sur sa joue pour pouvoir l’embrasser tandis que l’autre descend son torse pour saisir sa hampe. Tu synchronise tes mouvements de bassin avec ceux de ta main tandis que ta langue danse avec la sienne. T’as un sourire niais sur le visage. Ton bassin donne des coups de bassins quelques fois brutaux et tu gémis avec.

Tes doigts se resserrent par moment sur sa tige. Tu pousses doucement l’épaule de ton amant afin qu’il se rallonge à plat ventre. Son visage d’ange posée sur ton oreiller, tes bras de chaque côté de sa tête. Tu continues. Tes lèvres, ta langue, tes dents, viennent marquer le haut de son dos. Tu couines au creux de son oreille et tu accélères la cadence. Tu deviens fougueux, sans lui demander la permission. La pièce s’emplie du heurt de ton bassin avec le sien. Pendant de longues minutes, tu ne fais que penser à vous deux. Tu fais en sorte de marquer ce moment. Tu n’as pas non plus envie d’être un simple coup pour lui aussi. Alors tu te retiens, comme tu peux. Tu voudrais que ça dure des heures mais tu sais que ton corps en est malheureusement incapable. Ça monte doucement et ça rend la chose encore plus agréable.

La jouissance est plus profonde et plus intense que la première fois. Ton corps se cambre et tu te laisses aller en lui. tu t’empresses d’ôter le morceau de latex que tu jettes au pied du lit. Tu veux venir te blottir immédiatement contre le blondinet pour profiter encore et encore des effluves du coït. Tu cherches ses lèvres. Tu les attrapes et ton corps se frotte au sien, lentement, comme pour faire perdurer l’acte et la sensualité de la situation.

Sa tendresse te fait trembler, te procurant un plaisir différent de celui qui vient habituellement envahir ton ventre. Plus profond peut-être. Sa façon de caresser ta peau fait vibrer tout ton corps, redressant tous ses petits poils qui recouvrent ton épiderme. Rapidement, ton souffle se fait court et tu t’égares dans ses coups de bassin qui t’arrachent des gémissements. Tu le sens déjà accélérer et un sourire vient gagner ton visage tandis que tu te redresses afin de quémander ses lèvres. Ta langue se mêle à la sienne langoureusement. Tes soupires de plaisir provoqués par la combinaison de ses mains sur ton membre bandé et de ses coups de reins particulièrement bien placés sont étouffés par ses lèvres. Puis finalement, tu te détaches de sa bouche pour poser le visage contre l’oreiller, l’enfouissant parfois dedans pour ne pas gémir trop fort. Le plaisir monte. Lentement. Rapidement. Tu sais plus tellement. La notion de temps se perd dans celle de plaisir. Tu le sens aller et venir plus vite. Plus fort. Et tes réactions ne se font pas attendre. Tu ne penses pas à grand chose. Tu savoures le plaisir du sexe. Du vrai. Celui dont t’as vraiment envie.

Tu sens la jouissance trop proche. Beaucoup trop proche. Ton membre suite de plaisir, bougeant au rythme des coups de rein d’Elijah. Tu te mords la lèvre, perdu dans la luxure. Et puis, finalement, tu finis par venir. Bruyamment. Fortement. Ton regard s’égare un temps, se voilant d’un brume de plaisir. Ton intimité se contracte fortement autour du membre de ton amant, provoquant probablement son orgasme. Toi, t’es un peu trop à l’ouest pour vraiment t’en rendre compte. Ton corps tremble doucement. Tu n’as pas joui comme ça depuis une éternité. Alors tu te laisses aller contre le matelas en le sentant se retirer. Ca te donne une étrange sensation de vide. Tu voudrais bien le sentir encore. Un petit grognement s’échappe de tes lèvres lorsque le garçon s’éloigne un instant avant de venir se blottir contre toi. Tu souris doucement, passant ton bras autour de son corps un peu moite. Ta jambe passe sur la sienne. Vos visages sont si près l’un de l’autre que tu sens le souffle chaud de sa bouche contre tes lèvres. Ca te fait sourire. Et vous vous chercher un instant avant de vous embrasser avec ce subtile mélange de tendresse et de désir. Tu le sens commencer à bouger contre toi, entretenant ce climat de luxure qui n’a jamais disparu. Et vous vous provoquez doucement. De simples petits mouvements. Tu ries un instant tout doucement, passant ta main sur sa joue en l’observant. Avant, c’était souvent le moment où tu finissais par te détacher de lui pour te doucher et repartir à l’orphelinat. Ce soir, tu n’as nul part où aller.

Tout doucement, tu viens déposer un baiser sur ses lèvres, caressant la peau fine de son dos. T’as pas tellement envie de briser ce moment par des paroles. Alors tu restes silencieux. Juste comme ça. Et peu à peu, vos jeux se font moins entreprenant. Vous vous calmez doucement. Toujours silencieux, tu viens enfouir ton visage dans le creux de son cou, fermant simplement les yeux. Et sans même t’en rendre compte, tu finis par te laisser emporter par Morphée. Là. Au creux de se bras.

Tu dégustes cette tendresse parce que tu sais qu’elle est rare. Tu te laisses happer même si c’est terriblement dangereux. T’as peur de devenir dépendant, non pas à Sil, tu l’es déjà, mais à ce type de relation. Ça fait longtemps que tu n’as pas pris le temps de te perdre dans les méandres de la luxure, alors tu étires l’instant comme tu peux. Ton corps continue de heurter le sien dans des mouvements voluptueux et subjectifs. T’en voudrais encore même si ton corps ne peut plus. Tu réalises que t’as surtout peur qu’il t’échappe, qu’il s’en aille. T’es pas prêt. Et surtout t’as pas envie.

Il y a quelques années. Les fois où il passait la nuit entière avec toi étaient plutôt rares. Lorsqu’il restait, l’idée était plutôt de l’imposer au petit-déjeuner auprès de tes parents le lendemain. Seulement, généralement, il te quittait en pleine nuit. D’ailleurs il te quittait toujours lorsqu’il avait rejoint l’orphelinat et qu’il n’était plus en famille d’accueil. Ça t’as toujours fait mal parce que de devoir s’endormir seul après l’amour était terriblement douloureux. Tu dormais assez peu à cette période. Puis tu t’es fait progressivement à son absence. Tu le voyais de moins de moins et tu as compris qu’il avait fait sa vie de son côté. Tu t’étais toujours interdit de le blâmer. T’estimais qu’il avait une vie instable et que tu ne pouvais pas le brimer, le contraindre à rester à toi et faire obstacle à sa liberté. Tu avais accepté.

Tu fais durer le moment, toujours plus. Doucement tu te calmes, tes lèvres cherchent les siennes avant de danser dans un dernier baiser langoureux. Quand il pose son visage dans ton cou, tu as le sentiment qu’il ne va pas te quitter ce soir. Tu l’enlaces et tire le drap sur vos corps nus. Tu savoures l’étreinte un moment avant de te laisser aller à ton tour et de t’endormir.

Au petit matin, tu lui offres un petit déjeuner et plusieurs étreintes, te retenant de lui sauter dessus une troisième fois même si ce n’est pas l’envie qui t’en manque. Tu le laisses quitter ton appartement. T’as fait le plein.

THE END.