let's go back to the start } macy

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let's go back to the start
ses mains travaillent habilement le papier à la texture si étrange alors que son esprit visualise déjà le résultat final. elle a toujours été douée pour créer, Cy. elle a toujours été douée pour imaginer, pour visualiser un résultat que personne ne voit jamais. ses doigts agiles assemblent les fleurs, les entourent d'un paquet protecteur semblant habiller une composition magistrale. c'est une musique que la blonde voit lorsqu'elle s'active ainsi. Londres est sous la pluie mais la seule couleur des plantes qu'elle travaille suffit à lui rendre le coeur plus joyeux. bientôt cinq mois qu'elle est là, dans cette boutique. pas toujours seule, souvent pourtant. au fil du temps on a apprit à lui faire confiance, à accepter ses désirs et ses refus. une employée à la tête dure, une anglaise au caractère bien trempé. une anglaise qui chantonne dans la boutique abandonnée par des clients trop occupés à regarder leurs matchs de foot devant leurs télé grisonnantes. trop occupé à regretter un récent vote dévastateur pour bien des habitants de l'île. un choix de merde, qu'elle a dit en l'apprenant. un pays grisâtre pour un été bien craintif. mais Cy s'en fou, elle s'occupe de ses fleurs. et elle chantonne, trop concentrée sur ses mains pour se retenir. le toucher en action, voilà que le reste de ses sens se floue pour laisser seule la vue qui l'accompagne. elle créée en musique, Grebson. c'est ce qu'elle a toujours fait. sa patronne est partie pour la journée, un problème avec son enfant que la blonde a eu la bonne idée de ne pas écouter. rester des heures à entendre la femme se plaindre la fatigue. Cy, elle a toujours aimé le calme. la paix. le silence. c'est ça, ou l'explosion. pas de demi mesure pour l'anglaise à la peau pâle. sa vie, elle la vie pleinement. avec une passion qui fait vibrer ses doigts, ses lèvres, son coeur. un champ de force d'une violence soufflante. rien de plus que sa force de caractère pourtant, à elle qui pense avoir tout vu, tout vécu. la vérité elle est autre. la vérité elle fait mal. la vérité c'est des années à fermer les yeux sur une vie bannie de son passé, de son présent, de son futur. un acte de terreur, une lâcheté certaine, et pour quoi ? pour vivre dans le regret de ne pas avoir parlé à sa mère une dernière fois, pour se venger, pour la détruire. elle y pense en chantonnant, la main sur les rubans de couleurs, quand la porte de la boutique se fait entendre. sa voix se tait et son visage se transforme en un sourire chaleureux alors qu'elle se redresse pour saluer un client qu'elle se doit d'accueil avec tact et gentillesse. mais son sourire se fane alors que ses yeux se posent sur les traits fin de la femme qui lui fait face. Mavy. c'est d'elle qu'il s'agit, là, dans cette boutique. la blonde a du mal à y croire. l'autre à tant changé, et pourtant c'est toujours elle. rencontre inattendue, inespérée. et coeur qui bat subitement plus fort.

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{ Standing on the edge jumping into hurt
Time and time again I will never learn }
crédit/ tumblr ✰ marina kay.

Mavy venait chercher des fleurs pour une amie qui venait d’accoucher. Elle savait très bien ce qu’elle allait entendre, qu’il fallait qu’elle pense à se poser, à fonder une famille, qu’on ne se marie pas avec son travail. La jeune femme appréhendait déjà ce moment parce qu’elle détestait se sentir jugée pour ce qu’elle aimait faire. Certains aiment faire des bébés, d’autres travailler. Elle ne comprenait pas pourquoi ce choix ne convenait pas à la société d’autant plus qu’elle n’avait jamais dit qu’elle ne comptait pas avoir d’enfant. Elle prenait simplement son temps, mais apparemment la société n’aime pas les femmes ambitieuses. Alors souvent Mavy s’isole de certaines personnes et renvoie une image qui n’est pas la sienne en guise de protection. Cependant, aujourd’hui elle devait faire un effort et aller voir son amie. Elle avait quelques moments avant de devoir retourner au travail, elle n’était pas pressée. Elle était habillée d’un tailleur noir qui lui allait comme un gant. Elle savait comment s’habiller et donner une bonne impression. Elle avait laissé ses cheveux long cheveux noir détachés pour le moment. Quant à son maquillage elle avait mis l’accent sur ses yeux, mais rien d’autre. Elle aimait rester naturelle. La jeune femme ne se doutait pas une seconde qu’elle allait croiser une personne de son passé. Elle flânait devant les fleurs et ne sachant pas vraiment quoi choisir. On ne pouvait pas dire qu’elle était une experte, elle appréciait cependant, la vue. Elle décida alors de faire appel aux conseils d’une fleuriste afin de ne pas prendre n’importe quoi. Soudain, Mavy se retrouva nez à nez avec Cy. Elle resta sans voix quelques secondes essayant d’enregistrer cette information. Elle ne s’était pas préparée à ça en se levant ce matin. Elle se raidit légèrement ne sachant pas vraiment quoi dire, quoi faire devant elle. Elle restait sur ses gardes, mais en même temps avec un pincement au cœur. « Je ne savais pas que tu étais revenue dans le coin… Tu as l’air en forme !» Lui lança Mavy avec un sourire en coin. Elle essayait de se montrer polie. Elle n’était pas vraiment à l’aise avec elle. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait. Elle tentait de conserver une certaine image. La jeune femme réveillait certains sentiments en elle comme de l’amertume, de l’incompréhension. Elle aurait aimé que les choses se déroulent autrement entre elles malheureusement on ne change pas le passé.

let's go back to the start
la nouvelle blonde regarde l'autre femme sans sourire. elle essaye de se rappeler la dernière fois où ses yeux se sont posés sur l'autre corps. huit années sont passé depuis. elle essaye aussi de se souvenir de la dernière fois que son esprit est parti à penser à elle. c'est plus récent, beaucoup plus récents. quelques semaines seulement, quelques jours peut-être. au détour d'un sosie, d'une silhouette reconnue. mais non, pas de Mavy. juste un songe embrumé. elle sait Cy qu'elle ne doit pas y penser. qu'elle ne doit pas laisser son regard se poser sur les formes tendres, sur les couleurs animées. une humaine, une femme, un souvenir. elle n'a pas le droit de craquer, c'est impossible. elles ont fait leurs vies depuis, ces deux là. du moins, elle le suppose. l'autre est habillée d'une façon qui choque Cy. comme la femme ambitieuse qu'était sa mère. pas comme la Mavy de ses souvenirs. une fille libre, active, riante. pas un robot. elle ne comprend pas où sont passé leurs années. elle, elle a vu le monde. elle a tout vécu. elle n'a jamais oublié les étreintes pourtant. elle n'a pas cherché à la revoir. ça aurait été bien trop terrible de recevoir un refus de sa part. une porte fermée à tout jamais sur un passé douloureux. l'idée d'une rencontre fortuite, hasardeuse, espérée, avait été plus tentante. et voilà que c'était ce qui fonctionnait au final. déjà les banalités fusent dans la pièce qu'elles n'habitent qu'à deux et qui cependant se fait pesante, lourde. comme trop pleine. des banalités qui donnent à l'anglaise la nausée. elles n'ont jamais été de ce genre pourtant. “Tu comptes me parler du temps qu'il fait, aussi ?” elle la défie du regard, elle se méfie. elle ne sait pas ce qu'est devenue son aimée. alors elle préfère prendre ses précautions. “Parce que vu la pluie, il n'y aura surement pas grand chose à dire de joyeux.” Cy, elle a toujours préféré rire des choses dramatiques. enfin, il lui semble. “Je te laisse huit ans et tu deviens maitre du monde ? Tu aurais du me dire, je serais rentrer plus tôt, le temps de te laisser réunir une armée.” sarcasme, seule défense face à une détresse soudaine. une ignorance qu'elle déteste, celle de ne pas savoir qui se trouve face à elle. elle garde ses mains sur son tablier, elle ne bouge pas. elle a comme l'impression qu'un combat va avoir lieu. pourtant, elle l'aimait tant. 

Mavy marchait sur des œufs en sa compagnie. Elle ne savait plus à qui elle avait à faire Cy refuse de se laisser entrainer dans des banalités affligeantes pourtant, Mavy ne sait pas quoi lui dire d’autre. Les deux jeunes femmes ne se sont pas vues depuis huit longues années et tout a changé. Cy semblait avoir remarqué que Mavy n’était plus la jeune femme qu’elle avait connu. Elle était apprêtée, sérieuse et semblait prête à conquérir le monde. Sa dernière réflexion la laissait perplexe. Etait-elle en train de la critiquer ou est-ce qu’elle plaisantait gentiment ? Elle n’en avait aucune idée puisqu’elle ne l’a connaissait plus. Cy avait toujours eu son franc parler, mais sa langue semblait plus acérée qu’à l’époque. C’était peut-être une bonne chose qu’elle ne se laisse plus faire. Si à l’époque elle avait eu cette audace, notamment devant sa mère peut-être que tout ne se serait pas passé ainsi. Mavy ne lui en voulait plus, elle était passée à autre chose. Elle s’était trouvée et avait fait son petit bout de chemin. « Je vois que tu es en forme aujourd’hui. » Lâcha Mavy avec un petit rire ironique. Elle restait droite et sûre d’elle ne laissait aucune émotion transparaitre. Elle n’avait pas envie de se laisser aller devant elle. « Si tu ne fais pas n’importe quoi je ne lâcherais pas mon armée sur toi. » Rajouta la jeune femme en faisant référence à sa précédente remarque. Elle ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec elle. Mavy n’en revenait toujours pas qu’elle soit ici devant elle. C’était une surprise, mais elle ne savait pas encore si c’était agréable. Elle devait apprendre à cerner à nouveau Cy du moins si elle lui en laissait l’occasion. Elle se demandait bien ce qu’elle venait faire dans le coin après tant d’années. Elle savait pertinemment que ce n’était pas pour elle. Elle était partie il y a si longtemps sans même se retourner la laissant ici seule et face à un scandale. « Alors depuis quand tu es revenu parmi le commun des mortels ? » Lui demanda Mavy. Elle s’était dit que Cy n’était pas revenue parce qu’elle devait avoir fait sa vie ailleurs, une vie meilleure qu’à Londres qui n’était pas digne d’elle.