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 ▪ you ran away (erna).

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MessageSujet: ▪ you ran away (erna).   ▪ you ran away (erna). EmptyMar 28 Juil - 22:04


- what will we do when we get old ?
will you be there by my side ? -
Les jours passent et les faux-fuyants s'accumulent. Les sujets de discussion sont les mêmes, s'enclenchent en boucle, inlassablement, assommante cacophonie jouée sous l'orchestre d'un amour tari. Il s'accroche à elle, à cette alliance trop vite passée au doigt, à cette union écrasante. Le dépit fausse sa franchise, domine sa raison et bouleverse ses décisions. Il tourne en rond dans cette pièce, rendue impersonnelle, invivable. Les heurts se taisent et s'évaporent avec lui. Il capitule, bat en retraite, se voit quitter le navire. Elle l'accuse, dénonce la couardise de son époux. Il l'entend, derrière la porte, elle s'égosille le temps d'une plainte à son encontre. Idiot, qu'il croit comprendre. Elle dépose les armes à son tour, le laisse fuir. Il se trouve une cigarette, l'avant-dernière de son paquet, l'allume, y tire un semblant de bien-être. Il ne veut pas. Plus, l'entendre, cette conversation devenue sourde. Sans doute a-t-il trop longtemps tendu l'oreille face à ses souhaits. Elle joue au prêchi-prêcha, s'installe dans une ritournelle où elle parle de divorce. Une horrible sensation d'abandon lui parcourt les os. S'ajoute à ses traits paisibles, une moue grimaçante. Plus loin dans sa marche, il interpelle un taxi londonien, condamne sa cigarette dans un ruisseau. « Une soirée vous attend, monsieur ? » Peut-être bien. « Juste, la perspective. » Il prend place à l'arrière, s'enfonce dans le siège, omet sa ceinture. « Où dois-je me rendre ? » Pensif un court instant, il se questionne, s'interroge sur sa destination. Où peut-elle bien être ? Erna. « Lock tavern. » Oui, elle doit y être, divine esquisse à ce tableau sinistre. Elle, assise dans ce boui-boui, notoire mais peu aguicheur aux yeux de l'homme blond. Elle y est, Erna, sa douce amie. Comme chaque mardi, comme toujours. Il paye sa course, sort de la voiture et se rend sous l'enseigne du troquet. Il entre, y distingue rapidement les odeurs s'y trouvant — alcool, cigarette froide, parfum hors de prix, excès d'adoucissant sur les habits. Il s'y plait, durant une seconde. Puis, s'y voit encore plusieurs heures, en l'apercevant. La musique couvre les ragots aux alentours, imperceptibles. Chaque femme se toise dans la vitre, s'assure d'un rouge impeccable, s'inquiète d'un fond de teint trop brillant, s'invente une anomalie. Il s'approche d'elle, souriant, balançant des œillades autour d'elle. Personne, juste elle. Observateur, il ne compte qu'un seul verre, qu'elle berce entre ses doigts. « Je te vois seule, sans un gentilhomme à ton bras. » Simple renvoi à son béguin actuel. « Dois-je me précipiter dans les réjouissances ou suis-je victime d'une fausse joie ? » Il s'assied. Cherche le serveur des yeux, capte son attention et lui adresse un signe. Puis, recentre son regard à l'initial.
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MessageSujet: Re: ▪ you ran away (erna).   ▪ you ran away (erna). EmptyMer 29 Juil - 17:33

Le nom paraît sur l'écran, insistant. Les notes d'Asleep, tendres pourtant, lancinent, perforent l'abdomen. L'objet entre les doigts, elle se languit du marasme qui sommerait à abdiquer. Elle lorgne sur le présentatif soleil, le substantif du récital - Erna, auréolée d'une symphonie. Elle craint la confession d'un secret flambé, d'une tardive sincérité maternelle. Trahison d'une témérité que l'esquive d'un pourparlers se risque à disculper. Elle chiffonne le papier qui s'échoue dans le dépotoir, se gausse du fauteuil vide et des médisances courant sur les lèvres. Que les traits d'humour des dîners dominicaux se sacrifient pour une peccadille. Ce soir, reflet des précédents, ses doutes demeureront infondés - l'aveu, une estimable contre-utopie. L'esprit embrumé, pas tout à fait indifférent à la composition bientôt jouée, elle élonge la distance jusqu'au bar, empruntant des artères faiblement éclairées. Son talon s'écorche sur l'asphalte, le vent s'infiltre sous l'étole. Elle exhale dans la tiédeur consolante de la taverne. S'offrant la douceur d'un thé qu'elle claustre dans ses paumes, elle se dérobe aux vicissitudes alentour en désaxant ses méditations sur l'ornementation murale. Elle réintègre le réel en humant les effluves d'une fragrance familière, et farde son expression d'un sourire complaisant. S'employant à l'étude d'un dossier fâcheux, qu'il prétend. Elle refrène un rire, non sans partager l'axiome informulé. Leur dernière entrevue, seuls, lui semble brusquement lointaine - retrait pour lequel elle endosse la charge. Son absence, ce soir, me satisfait autant. La commande de son ami déposé sur le bois, ils ne s'exposent à une seconde interruption. Un oeil sur le cristal, et son regard se réverbère sur le solitaire. Il l'exhibe, marié heureux, simulacre éhonté. Son présent se mue en artifices qu'elle abhorre. Elle intercepte ses iris noisette, entretient le silence. Elle n'élude pas un palabre pour un heurt. C'est risible, tout de même. On se targuait que le temps n'avait pas d'emprise, et on n'est plus raccord que dans notre fugue. – Tu aspires à t'évader ? Elle épilogue, échange prolixe qui l'évince davantage du jeu, sursoit la passation de pouvoir, le dépôt des armes. Elle ploie, ce soir, sans loup ni mascarade. Lueur d'honnêteté dans une journée étouffée par la fausseté. Elle poursuit sinon le passé, ses souvenirs, y furetant un motif obviant à l'exécution de son dessein. Invoquant l'enfant de sept ans, elle glousse en ondoyant sa cuillère dans les nuages de lait.
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MessageSujet: Re: ▪ you ran away (erna).   ▪ you ran away (erna). EmptyJeu 30 Juil - 22:19

Il s'inhibe d'une fausse joie, marque un sourire, sans doute bêtement, assouvi par l'absence d'un compère, d'un homme qu'il n'estime que trop peu. S'attarder sur cet individu, en faire un sujet de conversation lui fend la bavarde. Or, il le place en exorde de sa palabre, le fait roi d'un dialogue en début de course. Il ne sait rien de lui, l'étiquette comme un voleur, un larron et n'aspire qu'à quelques invectives muettes à son encontre. Elle lui échappe, Erna. Il le voit et juge ce gentleman de coupable. S'extirpant de sa torpeur, convoitise tardive qu'il manifeste une fois le terrain conquis. L'imbécile. « N'est-il pas si bon menteur que ça ? » Demande-t-il sans vraiment y attendre une annonce capitale. « Je n'ose en dire autant. Par politesse, sûrement. » Sourire habile, masquant une vive jubilation. Le sujet varie, elle dilacère le voile allusif, exprime une pensée latente. Un jeu se disant autrefois de la taquinerie, s'appelle aujourd'hui du vice. Le temps prend avec lui l'innocence et l'insouciance. Envole sur sa route, le candide et instaure au sein d'une amitié, l'horrible fiasco d'un amour inavoué. « On n'est plus raccord que dans notre fugue. » Il arque un sourcil, se paye une mine disparate. « Notre. » Nous. Eux. Soupçon de dissentiment dans l'air. Nous se tire. Elle, se tire. Parjurant, serment et promesse. Obtient maturité sous la coupe d'un dandy. Lui, il constate, amèrement. Siégeant au parterre, unique auditoire d'une pièce qu'il décrit de vomitive. Il s'indigne, bave des ronds de chapeau en silence, lâchement. Confesse son déplaisir à lui-même. « Il y a erreur sur l'adjectif employé. » Il liche cet alcool, tout juste servi. Un rye, venu du Canada, brûlant jusqu'à sa panse. Estompant si peu, la saveur d'une cigarette tantôt consumée. « L'absurde à tout ça, est cette distance que tu installes, toi seule et à laquelle tu m'associes, alors que je n'y songe pas une seconde. » Personne ne la remarque, cette connivence qui meurt, doucement, juste ici, sous leurs yeux. Presque moribonde, elle se questionne sur sa mort prochaine, attend un revirement, un espoir. Elle se tourne vers l'homme blond, spectateur et responsable de son assassinat. Il n'en a pas encore conscience, se drape d'indolence, n'assume qu'à demi-mot sa crainte. Oui, il a peur. Peur, qu'elle ne quitte la partie, Erna. Peur, qu'elle ne le quitte, tout simplement. « Non, de nous deux, ce n'est pas moi qui rêve d'évasion. » Il a ce poids dans la poitrine, une question le taraude. Sa mâchoire se crispe, alors que les mots se forment. « Est-il inconvenant de ma part, de te demander si tu l'aimes ? » Ponctue-t-il.
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